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  • Farouk benouali et yamada sensei

     
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    j'ai un tres bon souvenir de yamada sensei que j'ai rencontré dans un stage à la colle sur loup 2001, faute d'avoir un visa pour la france ou autre j'hesiterai pas à lui rendre visite..... pour l'instant c notre conseiller technique farouk benouali qui nous transmet l'ambiance du stage de yamada sensei a lyon et ses impressions par sms :-)
     
     
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    Rapport stage yamada sensei  par aikidoka.fr 
     
     
    2007-10-30-yamada.jpgÀ Lyon les 9 et 10 octobre derniers, à l'initiative de la Ligue du Lyonnais d'Aïkido FFAB, Yamada Senseï, de passage en Europe, a animé pour la troisième année consécutive deux stages en soirée au Dojo ARA (Aïkido Rhône Alpes), dirigé par Didier Allouis, 6ème dan CEN FFAB. Une nouvelle fois, Yamada Senseï a régalé les pratiquants de la région (plus de 130 sur les deux soirées) de son Aïkido et de son plaisir de le transmettre. Chacun a pu apprécier, quel que soit son niveau, aussi bien ses démonstrations claires, que ses explications, traduites par Jean-Yves Le Vourc'h (6ème dan CEN FFAB), qui l'accompagnait.

     

     

     

     

    De l'avis général, qu'ils soient débutants, avancés ou enseignants, tous les participants ont trouvé leur compte. Les premiers dans ses gestes très basiques, dans ses réponses toujours simples et accessibles. Les seconds dans la précision des mouvements qu'il réalisait, dans les corrections individuelles qu'il a effectuées tout au long des cours. Enfin, les derniers dans une pédagogie très construite : une leçon que les enseignants présents ont pu reproduire dans leur Dojo. Un grand expert de l'Aïkido, en somme. Quelques instants avant le cours du mardi, il a accepté de répondre rapidement à quelques questions pour Aïkidoka Magazine.

    Aïkidoka Magazine : Senseï, vous êtes uchi Deshi depuis 1955, et vous avez rapidement été missionné par O Senseï pour transmettre l'Aïkido à travers le monde, notamment aux États-Unis depuis une vingtaine d'années. De plus, vous êtes fréquemment en Amérique du sud et parfois en Europe : avez-vous vu une évolution dans la pratique de l'Aïkido ?

     

    Yoshimitsu Yamada : Bien sûr. J'ai vu augmenter le nombre de pratiquants, le nombre de dojos, mais la pratique elle-même n'a pas changé.

     

    A.M. : Pourtant, lorsqu'on peut voir d'anciens films, des premiers temps en Europe par exemple, la martialité semble plus présente, tout comme la recherche d'efficacité ?

     

    Y.Y. : Oui, de ce point de vue-là, les premiers experts ont dû montrer des choses qui sont connues aujourd'hui. Beaucoup de curieux des débuts arrivaient du Judo, par exemple, et venaient « tester » ! Mais c'est toujours resté marginal, peut-être est-ce pour ça que cela a été filmé alors. La pratique courante dans les dojos d'Aïkido est restée la même. En tout cas j'y trouve le même plaisir et la même convivialité. Les différences principales, s'il faut en citer, c'est le niveau général des pratiquants qui n'a cessé de s'améliorer, et la ferveur des entraînements. J'attribue cela au fait que l'Aïkido est devenu une pratique à part entière. Mais il y a longtemps c'était plus dur, et je ne retrouve ça aujourd'hui que dans les régions où l'Aïkido commence.

     

    A.M. : En Amérique du sud par exemple ?

     

    Y.Y. : Par exemple, oui. Mais c'est plus en fonction du pays, si la liberté de pratique est acquise depuis longtemps ou non. N'oubliez pas que certains pays ont des dojos d'Aïkido depuis plus de vingt ans, avec des bons pratiquants, des bons professeurs...

     

    A.M. : Le fait d'être le responsable aux États-Unis ne vous pose pas de problèmes ?

     

    Y.Y. : (rire...) Cela pourrait en poser... mais je suis japonais ! Et l'Aïkido est maintenant universellement reconnu comme un art de paix. L'accueil est toujours amical.

     

    A.M. : Une dernière question de pure curiosité. Vous pratiquez l'Aïkido depuis l'âge de dix-sept ans. J'imagine que votre rencontre avec O Senseï a orienté toute votre existence. Si vous ne vous étiez pas engagé dans cette voie, qu'auriez-vous aimé avoir comme profession. En clair : à quel métier rêvait le jeune Yoshimitsu à Tokyo en 1954 ?

     

    Y.Y. : (Temps de réflexion, sourire...) Peut-être à être chanteur... Un rêve de teenager !

     

    A.M. : Vous avez donc une belle voix ?

     

    Y.Y. : J'avais... (rires).

     

    A.M. : Merci de votre temps et bon stage.

     

    Stage d'ete

    avec Farouk benouali 

    http://cluster015.ovh.net/~faroukbe/Aikido/Calendrier.html

     

    De retour en Tunisie pour un stage Iaido

     

    aikido tunisie yamada sensei

     

    Catégories : Sport 0 commentaire Lien permanent
  • aikido au feminin !!!

    L'Aïkido au féminin

    Écrit par Coron Joelle

    Dans l’esprit du grand public l’aïkido est fréquemment confondu avec un sport de combat.

    Or l’Aïkido est très littéralement un art martial : si l’aspect martial est très souvent placé au premier plan, l’art est par contre souvent oublié.

    Il est pourtant à considérer en tant que tel, l’apprentissage de l’aïkido, nécessite la même rigueur, la même minutie que tout autre activité artistique, ce sont là les « bases » de l’aïkido, qui ne sauraient s’inventer ou s’éluder et qui nécessitent un effort régulier d’investissement dans l’apprentissage. Vient ensuite l’interprétation personnelle que chacun selon sa prédisposition propre et sa conformation physique aura à mettre en place. Par contre à aucun moment de ce parcours la force physique n’est nécessaire ni même souhaitable : elle est souvent utilisée « à contre sens », surtout par les débutants, pour passer « malgré tout » un geste incorrect dans l’opposition au partenaire. C’est dire que les femmes y sont aussi aptes que les hommes et ce pourquoi les entraînements sont mixtes et ne tiennent pas compte des poids et tailles des partenaires respectifs. Donc point n’est besoin d’être doté d’aptitudes physiques exceptionnelles pour pratiquer l’aïkido. Il n’est ni utile ni souhaitable de renforcer ses capacités physiques par un travail de musculation ou d’endurance …qui peut au contraire venir cristalliser des attitudes fausses.

    Reste l’aspect martial, auquel les femmes sont traditionnellement réputées étrangères car littéralement « ayant trait à la guerre » et de ce fait dévolu aux hommes. Même lorsque le monde était en guerre, les femmes n’ont jamais été préservées et on peut considérer qu’elles avaient dans les siècles passés un rôle de « gardiennes du foyer » et se trouvaient, de ce fait, peu aux prises avec le monde extérieur, quitte à en être victimes Notre monde occidental ne se trouve pas en guerre, mais il est parfois plongé dans l’insécurité ; la société dans laquelle nous vivons et les mutations rapides dont elle fait l’objet sont souvent source de tensions et de stress, pour les femmes qui ont la nécessité d’y prendre et d’y tenir leur place. Comment, en effet, pourraient-elles y vivre, hors de tout contexte en se réfugiant dans un angélisme béat ou derrière les murailles de leur propre peur ?
    Ne pas prendre en compte les femmes dans une pratique d’art martial serait contraire à l’harmonie du monde (Aïkido signifiant voie de l’harmonie). Il ne s’agit pas, pour elles, de devenir des combattantes- le terme même pourrait induire la confusion car souvent lié à des idées d’affrontement et d’opposition- mais d’offrir à chacun(e) la possibilité d’évacuer les stress répétés au quotidien.

    Sans développer longuement les situations extrêmes avec une irruption imprévue et brutale de violence, il faut cependant noter que la sidération par la peur ou la fuite incontrôlable peuvent être, dans une certaine mesure, maîtrisées par la respiration ou la simple idée que, peut être, quelque chose pourrait être tenté. L’acquisition de nouveaux réflexes qui, si ceux-ci ne sont pas des réflexes « guerriers » (durant les premières années de pratique) permet néanmoins de « survivre » en situation d’attaque, c'est-à-dire, à savoir au moins se protéger dans le pire des cas.

    En leur donnant les moyens mentaux de ne pas se placer dans une situation de victime passive, résignée à subir toute agression ou attaque, en développant la détermination et la capacité d’anticipation des pratiquant(e)s à l’encontre de toute menace de violence,l’aïkido permet à chacun d’accroître ses capacités naturelles à gérer une situation problématique en évitant toutes sources de conflits inutiles et stériles.

    Naturellement il ne s’agit pas d’un remède miracle qui ferait disparaître, ipso facto, toutes les situations de stress ou de tension mais de la capacité d’élaborer une ligne de défense qui permet d'accroître les capacités d'adaptation et de résistance des pratiquant(e)s , de prendre confiance en soi et en ses capacités physiques avec une meilleure connaissance de ses forces et de ses limites. En favorisant une meilleure maîtrise de soi dans une situation donnée, (qu’elle soit par exemple d’ordre familial et/ou professionnel) l’aïkido permet d’apprendre à contrôler ses émotions sans que ce soit au contraire celles-ci qui prennent le contrôle et ainsi d’atteindre une meilleure gestion des sentiments tels que la peur, et/ou la colère, par exemple

    Bien plus encore que tous ces aspects, la partie martiale est un support pour changer sa façon de vivre (l'Aïkido est un art de vivre...). Si, effectivement, à l'Aïkido, on apprend à se défendre efficacement, c'est parce qu'on a changé sa façon de faire, de penser, de réagir… on ne répond pas à la violence avec de la violence. Ce ne sont pas les techniques d'Aïkido qui sont terriblement efficaces : c'est l'Aïkido qui s'exprime par elles qui l'est. De toute façon, la non-violence devrait pouvoir être un choix : seul le fort peut être non-violent, le faible n'étant qu'impuissant. L'aïkido,  en démontrant que la violence est  inutile, permet à chacun de développer sa capacité de se situer dans le monde : l'Aïkido est  un art martial non-violent. En ce qu’il est ouverture et présence au monde en même temps qu’affirmation du soi, l’Aïkido dépasse les frontières étroites du Moi et tend à  atténuer, c’est un euphémisme, les manifestations de l'ego.

    En conclusion, l'Aïkido permet de se connaître mieux et d'appréhender les situations conflictuelles différemment. Les pratiquant(e)s doivent y apprendre à éviter les rapports de force (où, en général, les femmes sont en situation défavorable).

    Si le rapport de force est engagé, l'Aïkido aide à s'en dégager sans se situer d’entrée de jeu comme victime. Parce qu’à l’origine, l'Aïkido a pris forme à partir de situations extrêmes où la vie était en jeu (un combat), il vise à y apporter une réponse universelle (dans le sens : qui marche tout le temps) et non-violente.




     

     

    Un tiers des pratiquants d’aïkido sont des femmes. La pratique régulière de cet art martial peut bouleverser leur existence. Jusqu’à devenir un art de vivre.

    Parmi les vertus de l’aïkido qui ont séduit les femmes : l’absence de compétition, le travail intérieur sur l’agressivité (certains psy recommandent cette pratique), la prise de conscience de la mécanique de son corps et du rapport à l’autre, le besoin nul d’utiliser la force, l’efficacité de cette technique d’auto-défense adaptée aux agressions classiques, la réelle facilité des débutants à s’intégrer dans un cours.....

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  • René Trognon en or !!!

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    René Trognon, 6ème dan d'Aikido vient de recevoir la médaille d'or du Comité Régional Olympique et Sportif . Une reconnaissance bien méritée puisqu'elle marque 45 ans de travail bénévole au service de l'Aikido. C'est en 1959 que sa belle aventure commence dans cet art martial. Il obtient son 1er dan en 1966 et crée son premier club à Epinal en 1968, puis à Charmes avant d'étendre son enseignement dans toute la Lorraine, passant de 400 licenciés à 1600 en trois ans. Responsable technique de la Région Lorraine à partir de 1974, puis responsable national en 1978, René alors professeur d'Etat 2° degré est chargé de l'enseignement national et forme les futurs professeurs d'Aikido. Et de 1994 à 2000, il est nommé professeur à l'Université de Tunis, tout en conservant ses responsabilités en France. Vice-Président national de la Fédération de 1982 à 1990, Président de Ligue de la région Lorraine de 1990 à 1994, sa seule ambition est de promouvoir l'Aikido et il livre son grand projet: la création d'un club pour les séniors entre 50 et 70 ans. "Je souhaite mettre au point toute une méthode d'enseignement pour cette population et j'aimerais d'ailleurs avoir dix volontaires pour la prochaine rentrée." Un premier cours qui pourrait déboucher sur la réalisation d'un fascicule et d'un film. Avis aux amateurs! Article Paru dans l'Est Républicain le 23/04/06

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  • Diner cher René Trognon sensei

    Article extrait d'aikidoka.fr 

    Pour René Trognon (7° dan FFAB), l'Aïkido est une affaire de rapports humains. Quoi de plus normal, alors, que d'inviter chez lui élèves et amis pour partager en toute simplicité un cours de ken et une soirée de fête ? Retour sur un « cours particulier »... dans les deux sens de l'expression.

    Il y a deux semaines, un camarade de mon club de Nancy, qui étudie également au Dojo de Charmes sous la direction de René Trognon, nous lançait à la fin du cours « René donne un cours d'armes et un dîner chez lui dans quinze jours, il fera la Bolognaise pour tout le monde, si ça vous dit de venir... ». Quelques mois plus tôt, j'avais eu l'occasion de suivre avec avec cet enseignant un trop bref stage d'armes qui m'avait énormément plu, tant par le contenu du cours que par la personnalité de l'homme. Impensable de faire l'impasse sur une occasion pareille ! Rendez-vous était donc pris pour le vendredi en fin d'après-midi. Les droits d'entrée ? Apporter une entrée ou un dessert pour le repas suivant le cours.

     

    Vendredi, 17 heures. Je suis dans un lieu-dit en pleine campagne, à la limite nord des Vosges, un peu intimidé à l'idée de me présenter sans être annoncé chez un des plus hauts gradés de la région, et pas tout à fait sûr de l'endroit : il n'y a qu'une église et une maison à côté. L'arrivée d'une copine du club qui est déjà venue une fois me rassure, c'est bien ici. Dès que nous avons franchi le portail, nous sommes accueillis par les chiens de la maison, puis par René Trognon lui-même, pas le moins du monde étonné de voir débarquer chez lui des pratiquants qu'il ne connaît pour ainsi dire pas. On est immédiatement mis à l'aise par le naturel et la chaleur de son accueil, la discussion s'engage tout à fait naturellement et s'étoffe au fur et à mesure que les autres élèves arrivent : « ce que j'aime dans l'Aïkido, c'est que ça transforme les gens, humainement... C'est à ça que ça sert. Faire un meilleur kote.gaeshi ? On s'en fout ! »

     

    Comme il y a visiblement eu un cafouillage sur l'horaire, on attend un peu que tout le monde arrive. Quand nous expliquons que notre professeur, préparant un week-end chargé, ne pourra sans doute pas venir, René nous met son téléphone dans les mains en nous engageant à l'appeler puis, en personne, se met en devoir de le convaincre : « tu ne dis pas « je vais voir ce que je peux faire », tu dis « d'accord René, je vais venir ». » Pendant ce temps, le salon se remplit peu à peu. Au total nous serons une vingtaine de pratiquants, venus de Charmes, Vittel, Épinal ou Nancy, de tous âges et de tous niveaux, y compris plusieurs des seniors débutants pour qui René développe depuis plusieurs mois une pédagogie spécifique. Beaucoup de visages déjà familiers grâce aux stages et aux passages de grades locaux. On se prépare tranquillement, certains préfèrent tomber le hakama, l'ambiance est familiale, informelle et décontractée. À 18 heures, on sort à l'arrière de la maison pour faire le cours dans le jardin, fraîchement tondu pour l'occasion. Heureusement ce jour-là le soleil était au rendez-vous après une semaine bien maussade.

     

     Le jardin ne comportant pas de kamiza, on salue le soleil : le monde est notre Dojo. Nous commençons par un enchaînement de suburi pour nous échauffer. Shômen-tsuki. On insiste sur l'indispensable relâchement des épaules : « si vous avez mal aux épaules demain, c'est que vous avez mal travaillé. ». On enrichit petit à petit la séquence par des coupes supplémentaires : yoko.guruma (coupe horizontale), yoko.men puis gyaku-yokomen, de bas en haut. René nous demande de soigner le placement des pieds et le mouvement global du corps. Chacun fait de son mieux pour se corriger. Nous continuons par une application de ces suburi en travail à deux. Pour commencer, uke attaque shomen sur la garde légèrement ouverte de tori, qui doit simplement absorber l'attaque et la laisser passer sans s'y opposer, « amorcer une relation avec l'autre ». René insiste sur le besoin d'une attaque claire et franche, sans laquelle aucun travail n'est possible : « visez le bonhomme, pas le sabre ! »

     

    René enguirlande avec gentillesse et bonne humeur deux retardataires qui nous regardent en rigolant, assis en haut du jardin : « on s'en fout que vous ne soyez pas en tenue, vous prenez un ken et vous venez travailler avec nous ! » L'exercice se poursuit par l'ajout d'un second shômen d'uke, auquel on va répondre d'abord par kiri.age, déviant l'attaque d'uke en préparant son propre shômen. Une fois la relation établie, le but est d'« accepter la force du partenaire pour se reconstruire. » On remplace ensuite kiri-age par une entrée irimi accompagnée d'une coupe yoko.guruma ou gyaku-yokomen. On cherche maintenant à travailler le ma-aï, la distance et le timing : la relation à l'Autre, « tisser avec lui un lien intime et infini. »

     

    René passe parmi nous, corrige, encourage ou réexplique patiemment jusqu'à ce que ça rentre - et ça rentre, même chez les grands débutants dont ce n'était pourtant pour certains que le deuxième ou troisième cours de ken. On est au grand air, dans un cadre magnifique, les coups de ken résonnent dans le jour qui tombe, c'est génial. Le temps passe sans qu'on s'en rende compte et déjà l'église voisine carillonne huit heures moins le quart. Nous saluons à nouveau le soleil couchant, puis René nous remercie pour notre présence : « ce lieu, qui est une terre de sources, de forces telluriques et cosmiques, a accueilli des aïkidoka, j'en suis très content. Maintenant, nous allons boire et manger. » Le signal est donné pour le début de la fête.

     

    On partage l'apéritif apporté par les uns et les autres en discutant, et on2007-08-17-trognon-02.jpg installe tables et chaises pour la soirée. Il y a effectivement beaucoup à boire et autant à manger : René a préparé des pâtes pour trente personnes « avec beaucoup de basilic et de romarin du jardin » et il y a deux tonnes de desserts. L'ambiance est excellente, ça discute à tout-va. René est aux petits soins pour chacun tout au long de la soirée, fait connaissance avec les nouvelles têtes, accueille à bras ouverts mon professeur quand enfin il arrive. Si l'Aïkido, c'est la relation avec les autres, on est en plein dedans. On cause, on partage, on échange, tout le monde s'amuse beaucoup : c'est ça la vie. Je pars à contrecœur - avant que la fatigue ne soit trop grande pour faire la route en sens inverse - après une longue et chaleureuse poignée de main et quelques derniers mots avec René, lui promettant de revenir le voir très bientôt. Encore un grand merci à lui, ainsi qu'à tous les participants, pour cette fantastique fin de semaine comme on en voudrait plus souvent.

     

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  • Point de vue sur l’Aïki-Jo (paraport au Jodo )

    article extrait d'aikidoka.fr

    Ecrit par Ivan

     

    Pascal Krieger est un grand spécialiste du Jodo de l'école Shintô Musô Ryû, cet art martial entièrement dédié au Jo. La pratique du Jo est issue de la pratique du sabre. Nous voulions connaître le regard extérieur que pouvait porter un jodoka sur la pratique de l'Aïki-Jo.

    Aïkidoka Magazine : Selon vous, quelles sont les différences que l'on peut constater entre le Jodo et l'Aïki-jo ?
    Pascal Krieger : Cela n'a pas grand-chose à voir car les origines ne sont pas les mêmes. Le Jodo a été fondé au 17e siècle par Musô Gonnosuke Katsukichi. C'était un grand sabreur qui avait reçu une licence d'enseignement (menkyo) de l'école Tenshin Shôden Katori Shintô Ryû. Selon la légende, il fut battu en duel par Miyamoto Musashi qui curieusement le laissa vivant. Après une étude dans la montagne (ndlr : dans le sanctuaire de Kamato, sur le Mont Homan, au nord de l'île de Kyushu) et un voyage à travers le pays pour observer de nombreux arts martiaux, il mit au point le jo, une arme ronde et droite d'environ 20 cm plus longue qu'un sabre moyen. Il élabora alors ses techniques à partir de ses connaissances du sabre. Il s'agit donc d'une arme conçue pour l'interaction avec le sabre.

    A.M.
    : Et pour l'Aïki-jo ?
    P. K. : L'Aïki-Jo, que je ne connais pas par expérience, est issu, d'après ce que j'ai lu, de l'étude du maniement de la lance de l'école Hozoin à laquelle Morihei Ueshiba s'est livré lorsqu'il était auprès de son maître Sokaku Takeda. Il avait également appris des techniques de baïonnette du temps où il était soldat. De ces deux pratiques, il a fondé l'Aïki-jo dans le souci de mettre tous les mouvements en relation avec les mouvements à mains nues ou au ken. Le jo en Aïkido est donc d'une part la symbolisation d'une lance, donc d'une arme munie d'une lame qui transperce, et d'autre part l'illustration de principes techniques propres à l'Aïkido . Ce n'est  pas  la pratique du jo en tant que telle. C'est la raison pour laquelle les techniques d'Aïki-jo sont plus limitées, car elles sont accordées avec le principe d'harmonie de l'Aïkido. Le fondateur semble avoir élagué la plupart des techniques qui n'entraient pas dans ce schéma.

    A.M.
    : Pourtant, l'Aïki-jo semble redoutable dans certains mouvements.
    P. K.: Franchement, penser pouvoir arrêter une personne décidée avec le tsuki que je vois bien souvent en Aïki-jo, les deux mains trop en avant, ou les coudes trop hauts, me paraît illusoire, à moins qu'on n'utilise une lance. Au Japon, lors d'une  démonstration (embu), j'ai vu le coup le plus puissant que nous avons au Jodo être porté à plein dans la région abdominale d'un pratiquant. Avec l'adrénaline du embu, la personne n'a pas bronché. C'est pourquoi les techniques du Jodo ne comptaient pas trop sur les frappes pour remporter un combat, mais sur le contrôle des points faibles du corps, notamment l'œil. Bien que certaines frappes du Jodo soient conçues pour écarter un Katana, voire endommager sérieusement la lame.

    A.M. : Alors, selon vous comment pourrait-on rendre efficaces les techniques d'Aïki-jo ?
    P. K.: Ah ah ah. En remettant une lame au bout du jo, car vos techniques sont faites pour ça.
    A.M. : Merci pour ce point de vue sur notre pratique.

     


     

    Reponse de Philipe Voarino

    En 1987, après avoir enfin découvert l’Aïki-jo à Iwama auprès de Maître Saïto, j’ai décidé d’abandonner la pratique du Jodo Shindo Musô. Que Pascal ne m’en tienne pas rigueur, il fallait que je fasse un choix, ces deux arts sont incompatibles. Et l’Aiki était le chemin que je désirais suivre.
    J’ai lu avec intérêt l’interview sur l’Aïki-jo qu’a donnée Pascal Krieger à Aïkidoka Magazine. Intérêt à plus d’un titre. D’abord parce que je suis évidemment concerné par ce qui touche l’Aïkido et donc l’Aïki-jo. Ensuite, parce que je suis d’autant plus attentif à ce qui est dit que la personne qui écrit est à ce jour dans le monde un des très grands maîtres de l’art du Jodo Shindo Muso Ryu, dans la ligne du dernier grand soke, maître Shimizu et de son plus fidèle élève, maître Kaminoda. Enfin, parce qu’il se trouve que cette personne fut mon professeur de Jodo pendant quelques années, à l’époque où, jeune pratiquant, je me promenais dans tous les stages d’Aïkido avec l’espoir d’y apprendre la pratique du jo, sans jamais hélas trouver quiconque qui l’enseignât. J’ai donc, avant de découvrir l’Aïki-jo, eu la chance de pratiquer le Jodo Shindo Muso avec Pascal Krieger (que je salue ici par-delà les années). J’ai également, de manière plus anecdotique, reçu l’enseignement de Shigehiro Matsumura, le professeur de Gérard Blaize et de Jean-Pierre Reniez.

    L’insignifiance de mon expérience en Jodo est inversement proportionnelle à celle que j’ai acquise au fil des années en Aïki-jo. Et de ce fait, je ne pense pas être le plus mal placé aujourd’hui pour émettre quelques réserves à l’égard des propos tenus dans cette interview.

    Je partage évidemment l’avis de Pascal Krieger quand il explique que le tsuki de l’Aïki-jo serait plus efficace si l’on restituait à l’extrémité du jo la pointe de lance qui lui a été enlevée. Mais au-delà de cette boutade, je pense que Pascal, qui n’a jamais étudié l’Aïki-jo et qui le considère donc de l’extérieur, commet une erreur d’appréciation. Cette erreur, je la comprends d’autant mieux que je l’ai commise personnellement pendant des années, alors même que, contrairement à lui, j’étais investi de la manière la plus sérieuse dans l’étude de l’Aïki-jo.

    En effet, s’il semble bien qu’O-Sensei ait étudié la lance Hozoin avec Takeda, il faut se garder de penser que remettre une lame au jo de l’Aïki-jo (et le rallonger d’un mètre ou deux) suffirait à lui restituer le statut d’une lance.

    L’Aïki-jo n’est pas l’art de la lance. Je peux en donner une preuve très simple : une bonne partie des mouvements de l’Aïki-jo serait impossible à réaliser avec une véritable lance (hasso gaeshi, katate gedan gaeshi, katate tooma uchi, katate hachi no ji gaeshi, shomen uchikomi, renzoku uchikomi, jodan gaeshi uchi …).

    L’Aïki-jo n’est pas davantage l’art du ken puisqu’une partie également des mouvements y serait impossible avec un sabre (choku tsuki, gaeshi tsuki, tsuki gedan gaeshi, hasso gaeshi, katate gedan gaeshi …)

    Mais l’Aïki-jo n’est pas non plus l’art du bâton. En effet bien que l’instrument utilisé ressemble de très près à celui de Muso Gonnosuke, les principes d’utilisation en sont radicalement différents. Je ne peux pas ici entrer dans les détails, mais qu’il me suffise de dire ceci : la logique des mouvements d’Aïki-jo tient compte simultanément des quatre directions de l’espace et considère qu’il n’y a pas une seule mais quatre attaques venant de quatre directions différentes au même moment. Ce n’est pas le cas du jodo conçu pour se battre contre un sabre.

    Le jo d’O-Sensei n’est donc pas ce qu’il paraît être. C’est une arme hybride en ce sens qu’elle fonctionne tantôt avec les attributs de la lance, tantôt avec les attributs du ken, et tantôt avec les attributs du bâton. Le génie d’O- Sensei est d’être parvenu à ce résultat à la manière d’une synthèse et non pas à la manière d’un assemblage hétéroclite et artificiel de pièces rapportées, de techniques sans lien entre elles, empruntées au sabre, à la lance et au bâton. Dans l’Aïki-jo, les techniques propres à ces trois armes coulent et s’enchaînent au contraire, naissent les unes des autres, et meurent l’instant d’après les unes dans les autres, toutes manifestations de la même essence, et sans jamais qu’aucune ne domine les autres. Un simple morceau de bois, dans les mains d’O-Sensei, est parvenu à unifier trois disciplines martiales jusque-là rivales.

    Si l’on perçoit cela, il devient évidemment impossible de dire, comme le fait Pascal Krieger que « les techniques d’Aiki-jo sont plus limitées (que celles du jodo), car elles sont accordées avec le principe d’harmonie de l’Aïkido ». C’est tout l’opposé : c’est justement parce qu’elles sont accordées avec le principe d’harmonie de l’Aïkido que les formes de l’Aïki-jo sont au contraire illimitées. Au lieu de se borner au domaine fini, aussi vaste soit-il d’un art particulier, l’Aïki-jo multiplie tous les possibles nés à l’intersection des différents arts sur lesquels s’étend sa compétence. Le fondateur n’a donc pas « élagué la plupart des techniques qui n’entraient pas dans son schéma ». Il n’a au contraire jamais rien voulu faire entrer dans un moule. Le principe de l’Aïkido n’est pas le résultat du choix arbitraire d’un homme : c’est la complémentarité des contraires, autrement dit le principe même de la vie, celui du yin et du yang. S’il y a schéma, il faut plutôt rechercher celui-ci du côté des créations martiales qui supposent que l’on peut donner aux formes une existence et une réalité indépendantes du principe. Multiplier les formes techniques dans cette dernière perspective c’est accumuler des cadavres et vivre avec eux. C’est ce que font nos fédérations d’Aïkido. Et c’est le même type de danger que la méthode du kata fait courir au Jodo Shindo Musô. O-Sensei n’a rien élagué. O-Sensei s’en est remis au principe. Il a posé son esprit et son cœur au centre du monde, et ce qui a été créé l’a été à partir de là. Rien de ce qui n’a pas été créé ne pouvait l’être. O-Sensei n’a pas choisi ce qui devait être rejeté, il a retenu tout ce que le principe a justifié qu’il retienne, et seulement cela.

    Je comprends mieux aujourd’hui pourquoi j’ai autrefois arrêté le Jodo. L’Aïkido ne se dévoile pas à quiconque n’a pas fait le choix de s’y plonger corps et âme. On n’entre pas dans cet art en conservant un pied à l’extérieur. La connaissance ne peut venir que de l’intérieur. Et de ce point de vue, je terminerai en indiquant que la notion d’irimi a peut-être un sens plus profond que celui qui lui est généralement attribué dans les catalogues techniques d’Aïkido. En effet iru en japonais veut dire entrer, tout comme inito en latin, qui est en même temps le radical du mot initiation.

     

     

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