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Marzouki et Facebook contre le «proxénétisme politique»

article copié sur le nouveau mag sur le web

mag14.com

Visiblement, l’assaut lancé par Moncef Marzouki contre la publicité politique et les partis qui s’en servent, n’a pas fini de faire des vagues. Il faut croire que les arguments du leader du Congrès pour la République (CPR) ont fait mouche. Surtout dans un contexte de flou juridique dont des petits malins ont su tirer le plus grand profit. En s’appuyant sur des sociétés de communication qui, jusque là étaient plus spécialisées dans la vente des yaourts que dans la diffusion des idées, ils ont gagné en un temps record en termes de visibilité. En d’autres termes, la force de frappe financière due aux nouvelles alliances (a priori contre-nature)nouées entre formations politiques et hommes d’affaires, risque de fausser le jeu démocratique.
La critique de Marzouki n’a pas fini d’essaimer, et la houle d’enfler. Les réseaux sociaux et Facebook en particulier bruissent de commentaires cinglants contre ce qu’il convient désormais de nommer : le business de la politique. Jaouhar Ben Mbarek, professeur en droit constitutionnel, et l’un des membres fondateur de l’association «Le Manifeste du 20 mars» ouvre le feu avec un petit article publié le lundi 22 août, et qui commence déjà à faire le tour du web tunisien. Et le juriste n’y mâche pas ses mots.
Il écrit ainsi : «les proxénètes transforment l’espace public en un grand bordel politique. La propagande Zabatiste envahie nos rues…la politique faite, à défaut de vrais politiques, par des agences de communication…des produits de consommation rapide et des slogans rappelant le lancement de détergeant …la politique en kits, " Deux pour le prix d’un », « Tu nous prends la liberté, on vous offre la dignité gratuitement».

La résistance à ceux qui tirent, dans les coulisses, les cordons de la bourse et qui s’immiscent en catimini dans le jeu politique aux règles pas encore définies, s’annonce donc farouche sur Facebook. L’écrivain tunisien Gilbert Naccache, auteur du célèbre roman «Cristal», n’y va pas, lui, par quatre chemins. Comme pour enfoncer le clou que Jaouhar Ben Mbarek a voulu planter, il renchérit de son côté :

«Pour le moment, il faut reconnaître que le proxénétisme est très présent en politique, non seulement de la part de ceux qui veulent acheter le pouvoir, mais également de tous ceux, et ils sont nombreux, qui veulent "grimper sur la révolution", alors qu'ils en étaient tragiquement absents, et qui ne sont même pas fichus de donner des indications quant à la façon concrète dont doit se traduire institutionnellement et constitutionnellement la démocratie qu'ils affirment vouloir réaliser, tout comme la reconnaissance de la souveraineté populaire».

Et les déclarations de guerre contre le «proxénétisme politique» continuent de susciter les commentaires les plus enflammés sur les réseaux sociaux. Et voici même que certains médias de masse se lancent également dans la bataille. La station FM radio Jawhara a ainsi donné la parole à M. Moncef Marzouki, et à M. Kamel Laabidi, le président de l’Instant Nationale pour la Réforme de l’Information et la Communication (INRIC). Et M. Laâbidi rappellera pour l’occasion le projet de loi contre la publicité politique que son instance propose.
Mais ces réactions trouveront-elles un écho auprès d’une population tunisienne passablement désorientée par l’émergence de plus d’une centaine de partis politiques ?
MEG

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