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tekiano

  • kadhafi , the one and only !

    article de Tekiano.com

    Philip Jaffé, psychologue, analyse la personnalité du colonel : “ De loin, on dirait que c’est un excentrique un peu bouffon mais quand on regarde de près vraiment c’est quelqu’un d’assez déséquilibré avec des traits mégalomanes, un gros narcissisme et une paranoïa qui semble s’amplifier au fil des années”.


    Les discours de Kadhafi ont fait le buzz cette semaine, mais ce n'est pas une nouveauté. Ils ont toujours drainé une foule de commentaires. Rappelez-vous son discours aux Nations Unies commenté sur twitter, le 27 septembre 2009. Un discours qui a duré plus de six fois le temps imparti de parole, environ 100 minutes, dans lequel le "Roi des rois" a évoqué tour à tour, la guerre 'Irak, l'Afghanistan, les critiques bien sur des Nations Unies, la grippe H1N1 , des vœux pour Obama en lui souhaitant de rester toujours au pouvoir...et cerise sur le gâteau, la réouverture de l'enquête sur l'assassinat de JFK ce qui a suscité bien évidemment rires et bâillements des dirigeants.


    Toutefois, il a le mérite de parvenir à provoqué une vague des messages sur twitter. Discours divertissant? Mégalo? Narcissique? Atypique?


    Nous vous avons concocté un best of de citations du "frère guide": ces petites perles resteront dans l'histoire sans aucun doute:


    Commençons par le cru du 22 février 2011 :


    Dan son délire, le guide, se décrit comme différent des autres dirigeants de ce monde, au-dessus d’eux, sans titre, tantôt parlant de lui à la première personne du singulier, tantôt à la troisième, ce qui nous rappelle étrangement le syndrome Alain Delon :

    « Je suis au-dessus des postes de chefs d’Etat. Je suis un révolutionnaire. Je suis un bédouin. Je ne peux pas laisser la terre de mes ancêtres. Je vais mourir en martyr. » … Il a un peu la grosse tête quand même.

    « Si j’étais président j’aurais démissionné. Mais je n’ai pas de titre. Je n’ai que moi-même et mon fusil. Moi je n’ai peur de rien. Moi je suis quelqu’un qui arrive à faire face. »

    « Mouammar Kadhafi n'est pas un président et n'est pas un être normal contre qui on peut mener des manifestations. » Comme quoi, ça lui arrive d'avoir des moments de lucidité.

    « Mouammar Kadhafi n'a pas de poste officiel pour qu'il en démissionne. Mouammar Kadhafi est le chef de la révolution, synonyme de sacrifices jusqu'à la fin des jours. C'est mon pays, celui de mes parents et de mes ancêtres. » … Il veut nous avoir par les émotions, mais c'est désormais cliché.

    Autre point, s’il se dit prêt à mourir en martyr, il veut surtout que ceux qui s’opposent à lui meurent en martyrs :

    Il n’y aurait eu, après tout, que quelques centaines de morts… mais, si cela continue, il passera à une répression supérieure :

    « Quand on aura besoin d’utiliser la force j’en donnerai l’ordre. Tout cela va mener à une guerre civile. Tous ceux qui sont derrière une guerre civile doivent être condamnés à mort, ainsi que ceux qui touchent à l’indépendance du pays. »



    Le ton est menaçant, notez, à ce propos le regard halluciné, extrêmement violent qui s'en dégage! :

    « Rendez vos armes immédiatement sinon il y aura des boucheries. »

    Notez, également, la grande recherche stylistique dans son discours notamment avec cette métaphore filée, pour désigner les opposants, :


    « Ce sont des rats et des microbes qui ne vaincront pas la Libye. »

    A qui il promet l’extermination :

    « Je suis Mouammar Kadhafi, un dirigeant que des millions défendront. Nous marcherons sur eux par millions pour purger la Libye pouce par pouce, maison par maison et allée par allée. »


    Et les classiques:


    « Je suis un leader international, le doyen du monde arabe, le rois des rois d’Afrique et l’imam des Musulmans et mon statut international ne me permet pas de m’abaisser à un niveau inférieur ». Mouammar Kadhafi en quittant le sommet arabe réuni en Arabie Saudite, le 31 mars 2009.

    « Tout musulman dans n’importe quel endroit au monde qui aura de contacts avec la Suisse est un apostat, il est contre Mahomet, Dieu et le Coran ». Mouammar Kadhafi garde son sang-froid en traitant une récente crise internationale.

    « Vous, le peuple tunisien, venez de subir une grande perte. Il n’y pas mieux que Ben Ali pour gouverner la Tunisie ».


    Vanity fair, le magazine américain, lui rend hommage en revisitant le style du " frère guide" voyant "un génie de la mode de nos temps" et nous propose un jeu afin d'imaginer un discours bizarre: http://www.vanityfair.com/politics/features/2011/02/qad-libs-201102


    A vous, maintenant, de nous envoyer votre discours "kadhéféen".

     

     

     

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  • African Manager, Businessnews, Leaders, autant de journaux électroniques.....Ghaltouna!

    L'article "African Manager, Businessnews, Leaders… Ghaltouni!" publié aujourd'hui sur Tekiano vient d’être retiré par IMG ( la société éditrice de Tekiano et Webmanagercenter) peu de temps après sa publication. L'article présente, à travers des faits et des preuves, la complicité qu'avaient les médias cités avec le pouvoir de Ben Ali et leur "virage à 180 degrés" après le 14 janvier.
    Même si quelques uns pensent que ce genre d'articles "relève de la chasse aux sorcières dont on a pas besoin", il s'agit bien d'un grand pas vers la rupture avec l’hypocrisie nationale. Mais malheureusement, le retrait de cet article par le patron de IMG nous donne un aperçu sur les nouvelles formes de censure auxquelles nous auront droit.

    L’intégralité de l'article "censuré" signé par Oualid Chine repris d'un blog tunisien:

    African Manager, Businessnews, Leaders, autant de journaux électroniques qui ont effectué un virage à 180 degrés. Les uns et les autres brûlent ce qu’ils ont adoré. Il ne manquerait plus qu’ils ne crient «Ghaltouni» comme l’a fait Ben Ali !

    Taoufik Habaieb, le responsable de Leaders.com.tn, n’est pas le premier communicateur venu. Il s’agit de l’un des plus importants propagandistes de l’ancien régime. Ne craignant pas le ridicule, il écrira sur les colonnes de ‘‘La Presse’’: «Le plébiscite issu des urnes devra aussi sceller cette coalition qui s’ébranlera immédiatement d’un seul pas, en front large, solide et uni, autour du Président Ben Ali, pour concrétiser le programme 2009-2014 et relever tous les défis». Le lecteur appréciera la langue de bois digne des cellules du RCD des bas quartiers. Sa boîte diffusera accessoirement les communiqués de presse des sociétés «Trabelsifiées» comme Carthage Cement, et la Banque de Tunisie. PR Factory, son agence dédiée aux relations publiques, harcèlera les journalistes par sms interposés, pour les inciter à couvrir les «fêtes» du village électoral organisé pour soutenir Zaba en 2009.

    Taoufik Habaieb est également le fondateur de TH Com, «une boîte de communication réputée pour ses créations de marques à succès (parmi lesquelles Business News d’ailleurs) et slogans valorisants» rappelle Nizar Bahloul. Et le 4 octobre 2010, pour fêter son nouveau look, le journal en ligne Businessnews.com.tn (dans lequel Taoufik Habaieb était actionnaire avant de se retirer pour créer son propre site Leaders.com), profitera de l’occasion pour faire l’éloge appuyé de Ben Ali. Dans une chronique intitulée "Business News : changement dans la continuité" (ironie du sort?), il met ainsi en scène une «discussion à bâtons rompus, qui a eu lieu il y a quelques mois, avec un investisseur toulousain».

    Les promesses de Zaba

    Nizar Bahloul, le rédacteur en chef et premier responsable de Businessnews s’exclame : «Vous voulez savoir où va la Tunisie dans les prochaines années? Lisez le programme présidentiel». Pour ceux qui ont encore quelques doutes, M. Bahloul martèle: «Revenez aux anciennes promesses électorales de Ben Ali et vous allez constater de vous-mêmes qu’elles ont toutes été respectées». On a bien du mal à imaginer que déclamer une ode à Zaba dans un tel contexte, celui de l’annonce d’une nouvelle charte graphique, soit le résultat de pression d’Abdelwahab Abdallah. A moins qu’il ne s’agisse de devancer les désirs du maître.

    Deux semaines avant la chute du dictateur, le même Businessnews a réussi la prouesse, en élisant les hommes d’affaires de l’année 2010, d’aligner en ronds d'oignon les noms des proches de Ben Ali. Inutile de vous dire que la sélection a été dure à établir…

    Le journal en ligne African Manager, dirigé par Khaled Boumiza, sera l’un des premiers sur la place à vanter les success stories du clan Trabelsi. Des portraits de mafieux comme Imed Trabelsi en homme d’affaires respectable ont ainsi été publiés sur ce site qui a fait la part belle à la «familia». Mais visiblement, la base de données du journal a été nettoyée au Karcher, histoire d’effacer les traces trop compromettantes. La Révolution est aussi passée par là. Les uns effacent leurs articles. Les autres dégaineront leur mea culpa. Les uns et les autres brûlent ce qu’ils ont adoré.

    Les retournements de vestes sont aussi rapides que les anciens applaudissements appuyés. Il ne manquerait plus qu’ils nous fassent le coup de Ben Ali dans son dernier discours : «Ghaltouni» ! Reste à savoir qui a trompé qui ? Ben Ali ses thuriféraires ou le contraire? Etant admis que ce sont nos citoyens, qui, finalement, ont trinqué. Mais les Tunisiens, visiblement, ne s'en laisseront plus conter.

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