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Association tunisienne d'Aikido et de Budo - Page 3

  • Diner cher René Trognon sensei

    Article extrait d'aikidoka.fr 

    Pour René Trognon (7° dan FFAB), l'Aïkido est une affaire de rapports humains. Quoi de plus normal, alors, que d'inviter chez lui élèves et amis pour partager en toute simplicité un cours de ken et une soirée de fête ? Retour sur un « cours particulier »... dans les deux sens de l'expression.

    Il y a deux semaines, un camarade de mon club de Nancy, qui étudie également au Dojo de Charmes sous la direction de René Trognon, nous lançait à la fin du cours « René donne un cours d'armes et un dîner chez lui dans quinze jours, il fera la Bolognaise pour tout le monde, si ça vous dit de venir... ». Quelques mois plus tôt, j'avais eu l'occasion de suivre avec avec cet enseignant un trop bref stage d'armes qui m'avait énormément plu, tant par le contenu du cours que par la personnalité de l'homme. Impensable de faire l'impasse sur une occasion pareille ! Rendez-vous était donc pris pour le vendredi en fin d'après-midi. Les droits d'entrée ? Apporter une entrée ou un dessert pour le repas suivant le cours.

     

    Vendredi, 17 heures. Je suis dans un lieu-dit en pleine campagne, à la limite nord des Vosges, un peu intimidé à l'idée de me présenter sans être annoncé chez un des plus hauts gradés de la région, et pas tout à fait sûr de l'endroit : il n'y a qu'une église et une maison à côté. L'arrivée d'une copine du club qui est déjà venue une fois me rassure, c'est bien ici. Dès que nous avons franchi le portail, nous sommes accueillis par les chiens de la maison, puis par René Trognon lui-même, pas le moins du monde étonné de voir débarquer chez lui des pratiquants qu'il ne connaît pour ainsi dire pas. On est immédiatement mis à l'aise par le naturel et la chaleur de son accueil, la discussion s'engage tout à fait naturellement et s'étoffe au fur et à mesure que les autres élèves arrivent : « ce que j'aime dans l'Aïkido, c'est que ça transforme les gens, humainement... C'est à ça que ça sert. Faire un meilleur kote.gaeshi ? On s'en fout ! »

     

    Comme il y a visiblement eu un cafouillage sur l'horaire, on attend un peu que tout le monde arrive. Quand nous expliquons que notre professeur, préparant un week-end chargé, ne pourra sans doute pas venir, René nous met son téléphone dans les mains en nous engageant à l'appeler puis, en personne, se met en devoir de le convaincre : « tu ne dis pas « je vais voir ce que je peux faire », tu dis « d'accord René, je vais venir ». » Pendant ce temps, le salon se remplit peu à peu. Au total nous serons une vingtaine de pratiquants, venus de Charmes, Vittel, Épinal ou Nancy, de tous âges et de tous niveaux, y compris plusieurs des seniors débutants pour qui René développe depuis plusieurs mois une pédagogie spécifique. Beaucoup de visages déjà familiers grâce aux stages et aux passages de grades locaux. On se prépare tranquillement, certains préfèrent tomber le hakama, l'ambiance est familiale, informelle et décontractée. À 18 heures, on sort à l'arrière de la maison pour faire le cours dans le jardin, fraîchement tondu pour l'occasion. Heureusement ce jour-là le soleil était au rendez-vous après une semaine bien maussade.

     

     Le jardin ne comportant pas de kamiza, on salue le soleil : le monde est notre Dojo. Nous commençons par un enchaînement de suburi pour nous échauffer. Shômen-tsuki. On insiste sur l'indispensable relâchement des épaules : « si vous avez mal aux épaules demain, c'est que vous avez mal travaillé. ». On enrichit petit à petit la séquence par des coupes supplémentaires : yoko.guruma (coupe horizontale), yoko.men puis gyaku-yokomen, de bas en haut. René nous demande de soigner le placement des pieds et le mouvement global du corps. Chacun fait de son mieux pour se corriger. Nous continuons par une application de ces suburi en travail à deux. Pour commencer, uke attaque shomen sur la garde légèrement ouverte de tori, qui doit simplement absorber l'attaque et la laisser passer sans s'y opposer, « amorcer une relation avec l'autre ». René insiste sur le besoin d'une attaque claire et franche, sans laquelle aucun travail n'est possible : « visez le bonhomme, pas le sabre ! »

     

    René enguirlande avec gentillesse et bonne humeur deux retardataires qui nous regardent en rigolant, assis en haut du jardin : « on s'en fout que vous ne soyez pas en tenue, vous prenez un ken et vous venez travailler avec nous ! » L'exercice se poursuit par l'ajout d'un second shômen d'uke, auquel on va répondre d'abord par kiri.age, déviant l'attaque d'uke en préparant son propre shômen. Une fois la relation établie, le but est d'« accepter la force du partenaire pour se reconstruire. » On remplace ensuite kiri-age par une entrée irimi accompagnée d'une coupe yoko.guruma ou gyaku-yokomen. On cherche maintenant à travailler le ma-aï, la distance et le timing : la relation à l'Autre, « tisser avec lui un lien intime et infini. »

     

    René passe parmi nous, corrige, encourage ou réexplique patiemment jusqu'à ce que ça rentre - et ça rentre, même chez les grands débutants dont ce n'était pourtant pour certains que le deuxième ou troisième cours de ken. On est au grand air, dans un cadre magnifique, les coups de ken résonnent dans le jour qui tombe, c'est génial. Le temps passe sans qu'on s'en rende compte et déjà l'église voisine carillonne huit heures moins le quart. Nous saluons à nouveau le soleil couchant, puis René nous remercie pour notre présence : « ce lieu, qui est une terre de sources, de forces telluriques et cosmiques, a accueilli des aïkidoka, j'en suis très content. Maintenant, nous allons boire et manger. » Le signal est donné pour le début de la fête.

     

    On partage l'apéritif apporté par les uns et les autres en discutant, et on2007-08-17-trognon-02.jpg installe tables et chaises pour la soirée. Il y a effectivement beaucoup à boire et autant à manger : René a préparé des pâtes pour trente personnes « avec beaucoup de basilic et de romarin du jardin » et il y a deux tonnes de desserts. L'ambiance est excellente, ça discute à tout-va. René est aux petits soins pour chacun tout au long de la soirée, fait connaissance avec les nouvelles têtes, accueille à bras ouverts mon professeur quand enfin il arrive. Si l'Aïkido, c'est la relation avec les autres, on est en plein dedans. On cause, on partage, on échange, tout le monde s'amuse beaucoup : c'est ça la vie. Je pars à contrecœur - avant que la fatigue ne soit trop grande pour faire la route en sens inverse - après une longue et chaleureuse poignée de main et quelques derniers mots avec René, lui promettant de revenir le voir très bientôt. Encore un grand merci à lui, ainsi qu'à tous les participants, pour cette fantastique fin de semaine comme on en voudrait plus souvent.

     

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  • Point de vue sur l’Aïki-Jo (paraport au Jodo )

    article extrait d'aikidoka.fr

    Ecrit par Ivan

     

    Pascal Krieger est un grand spécialiste du Jodo de l'école Shintô Musô Ryû, cet art martial entièrement dédié au Jo. La pratique du Jo est issue de la pratique du sabre. Nous voulions connaître le regard extérieur que pouvait porter un jodoka sur la pratique de l'Aïki-Jo.

    Aïkidoka Magazine : Selon vous, quelles sont les différences que l'on peut constater entre le Jodo et l'Aïki-jo ?
    Pascal Krieger : Cela n'a pas grand-chose à voir car les origines ne sont pas les mêmes. Le Jodo a été fondé au 17e siècle par Musô Gonnosuke Katsukichi. C'était un grand sabreur qui avait reçu une licence d'enseignement (menkyo) de l'école Tenshin Shôden Katori Shintô Ryû. Selon la légende, il fut battu en duel par Miyamoto Musashi qui curieusement le laissa vivant. Après une étude dans la montagne (ndlr : dans le sanctuaire de Kamato, sur le Mont Homan, au nord de l'île de Kyushu) et un voyage à travers le pays pour observer de nombreux arts martiaux, il mit au point le jo, une arme ronde et droite d'environ 20 cm plus longue qu'un sabre moyen. Il élabora alors ses techniques à partir de ses connaissances du sabre. Il s'agit donc d'une arme conçue pour l'interaction avec le sabre.

    A.M.
    : Et pour l'Aïki-jo ?
    P. K. : L'Aïki-Jo, que je ne connais pas par expérience, est issu, d'après ce que j'ai lu, de l'étude du maniement de la lance de l'école Hozoin à laquelle Morihei Ueshiba s'est livré lorsqu'il était auprès de son maître Sokaku Takeda. Il avait également appris des techniques de baïonnette du temps où il était soldat. De ces deux pratiques, il a fondé l'Aïki-jo dans le souci de mettre tous les mouvements en relation avec les mouvements à mains nues ou au ken. Le jo en Aïkido est donc d'une part la symbolisation d'une lance, donc d'une arme munie d'une lame qui transperce, et d'autre part l'illustration de principes techniques propres à l'Aïkido . Ce n'est  pas  la pratique du jo en tant que telle. C'est la raison pour laquelle les techniques d'Aïki-jo sont plus limitées, car elles sont accordées avec le principe d'harmonie de l'Aïkido. Le fondateur semble avoir élagué la plupart des techniques qui n'entraient pas dans ce schéma.

    A.M.
    : Pourtant, l'Aïki-jo semble redoutable dans certains mouvements.
    P. K.: Franchement, penser pouvoir arrêter une personne décidée avec le tsuki que je vois bien souvent en Aïki-jo, les deux mains trop en avant, ou les coudes trop hauts, me paraît illusoire, à moins qu'on n'utilise une lance. Au Japon, lors d'une  démonstration (embu), j'ai vu le coup le plus puissant que nous avons au Jodo être porté à plein dans la région abdominale d'un pratiquant. Avec l'adrénaline du embu, la personne n'a pas bronché. C'est pourquoi les techniques du Jodo ne comptaient pas trop sur les frappes pour remporter un combat, mais sur le contrôle des points faibles du corps, notamment l'œil. Bien que certaines frappes du Jodo soient conçues pour écarter un Katana, voire endommager sérieusement la lame.

    A.M. : Alors, selon vous comment pourrait-on rendre efficaces les techniques d'Aïki-jo ?
    P. K.: Ah ah ah. En remettant une lame au bout du jo, car vos techniques sont faites pour ça.
    A.M. : Merci pour ce point de vue sur notre pratique.

     


     

    Reponse de Philipe Voarino

    En 1987, après avoir enfin découvert l’Aïki-jo à Iwama auprès de Maître Saïto, j’ai décidé d’abandonner la pratique du Jodo Shindo Musô. Que Pascal ne m’en tienne pas rigueur, il fallait que je fasse un choix, ces deux arts sont incompatibles. Et l’Aiki était le chemin que je désirais suivre.
    J’ai lu avec intérêt l’interview sur l’Aïki-jo qu’a donnée Pascal Krieger à Aïkidoka Magazine. Intérêt à plus d’un titre. D’abord parce que je suis évidemment concerné par ce qui touche l’Aïkido et donc l’Aïki-jo. Ensuite, parce que je suis d’autant plus attentif à ce qui est dit que la personne qui écrit est à ce jour dans le monde un des très grands maîtres de l’art du Jodo Shindo Muso Ryu, dans la ligne du dernier grand soke, maître Shimizu et de son plus fidèle élève, maître Kaminoda. Enfin, parce qu’il se trouve que cette personne fut mon professeur de Jodo pendant quelques années, à l’époque où, jeune pratiquant, je me promenais dans tous les stages d’Aïkido avec l’espoir d’y apprendre la pratique du jo, sans jamais hélas trouver quiconque qui l’enseignât. J’ai donc, avant de découvrir l’Aïki-jo, eu la chance de pratiquer le Jodo Shindo Muso avec Pascal Krieger (que je salue ici par-delà les années). J’ai également, de manière plus anecdotique, reçu l’enseignement de Shigehiro Matsumura, le professeur de Gérard Blaize et de Jean-Pierre Reniez.

    L’insignifiance de mon expérience en Jodo est inversement proportionnelle à celle que j’ai acquise au fil des années en Aïki-jo. Et de ce fait, je ne pense pas être le plus mal placé aujourd’hui pour émettre quelques réserves à l’égard des propos tenus dans cette interview.

    Je partage évidemment l’avis de Pascal Krieger quand il explique que le tsuki de l’Aïki-jo serait plus efficace si l’on restituait à l’extrémité du jo la pointe de lance qui lui a été enlevée. Mais au-delà de cette boutade, je pense que Pascal, qui n’a jamais étudié l’Aïki-jo et qui le considère donc de l’extérieur, commet une erreur d’appréciation. Cette erreur, je la comprends d’autant mieux que je l’ai commise personnellement pendant des années, alors même que, contrairement à lui, j’étais investi de la manière la plus sérieuse dans l’étude de l’Aïki-jo.

    En effet, s’il semble bien qu’O-Sensei ait étudié la lance Hozoin avec Takeda, il faut se garder de penser que remettre une lame au jo de l’Aïki-jo (et le rallonger d’un mètre ou deux) suffirait à lui restituer le statut d’une lance.

    L’Aïki-jo n’est pas l’art de la lance. Je peux en donner une preuve très simple : une bonne partie des mouvements de l’Aïki-jo serait impossible à réaliser avec une véritable lance (hasso gaeshi, katate gedan gaeshi, katate tooma uchi, katate hachi no ji gaeshi, shomen uchikomi, renzoku uchikomi, jodan gaeshi uchi …).

    L’Aïki-jo n’est pas davantage l’art du ken puisqu’une partie également des mouvements y serait impossible avec un sabre (choku tsuki, gaeshi tsuki, tsuki gedan gaeshi, hasso gaeshi, katate gedan gaeshi …)

    Mais l’Aïki-jo n’est pas non plus l’art du bâton. En effet bien que l’instrument utilisé ressemble de très près à celui de Muso Gonnosuke, les principes d’utilisation en sont radicalement différents. Je ne peux pas ici entrer dans les détails, mais qu’il me suffise de dire ceci : la logique des mouvements d’Aïki-jo tient compte simultanément des quatre directions de l’espace et considère qu’il n’y a pas une seule mais quatre attaques venant de quatre directions différentes au même moment. Ce n’est pas le cas du jodo conçu pour se battre contre un sabre.

    Le jo d’O-Sensei n’est donc pas ce qu’il paraît être. C’est une arme hybride en ce sens qu’elle fonctionne tantôt avec les attributs de la lance, tantôt avec les attributs du ken, et tantôt avec les attributs du bâton. Le génie d’O- Sensei est d’être parvenu à ce résultat à la manière d’une synthèse et non pas à la manière d’un assemblage hétéroclite et artificiel de pièces rapportées, de techniques sans lien entre elles, empruntées au sabre, à la lance et au bâton. Dans l’Aïki-jo, les techniques propres à ces trois armes coulent et s’enchaînent au contraire, naissent les unes des autres, et meurent l’instant d’après les unes dans les autres, toutes manifestations de la même essence, et sans jamais qu’aucune ne domine les autres. Un simple morceau de bois, dans les mains d’O-Sensei, est parvenu à unifier trois disciplines martiales jusque-là rivales.

    Si l’on perçoit cela, il devient évidemment impossible de dire, comme le fait Pascal Krieger que « les techniques d’Aiki-jo sont plus limitées (que celles du jodo), car elles sont accordées avec le principe d’harmonie de l’Aïkido ». C’est tout l’opposé : c’est justement parce qu’elles sont accordées avec le principe d’harmonie de l’Aïkido que les formes de l’Aïki-jo sont au contraire illimitées. Au lieu de se borner au domaine fini, aussi vaste soit-il d’un art particulier, l’Aïki-jo multiplie tous les possibles nés à l’intersection des différents arts sur lesquels s’étend sa compétence. Le fondateur n’a donc pas « élagué la plupart des techniques qui n’entraient pas dans son schéma ». Il n’a au contraire jamais rien voulu faire entrer dans un moule. Le principe de l’Aïkido n’est pas le résultat du choix arbitraire d’un homme : c’est la complémentarité des contraires, autrement dit le principe même de la vie, celui du yin et du yang. S’il y a schéma, il faut plutôt rechercher celui-ci du côté des créations martiales qui supposent que l’on peut donner aux formes une existence et une réalité indépendantes du principe. Multiplier les formes techniques dans cette dernière perspective c’est accumuler des cadavres et vivre avec eux. C’est ce que font nos fédérations d’Aïkido. Et c’est le même type de danger que la méthode du kata fait courir au Jodo Shindo Musô. O-Sensei n’a rien élagué. O-Sensei s’en est remis au principe. Il a posé son esprit et son cœur au centre du monde, et ce qui a été créé l’a été à partir de là. Rien de ce qui n’a pas été créé ne pouvait l’être. O-Sensei n’a pas choisi ce qui devait être rejeté, il a retenu tout ce que le principe a justifié qu’il retienne, et seulement cela.

    Je comprends mieux aujourd’hui pourquoi j’ai autrefois arrêté le Jodo. L’Aïkido ne se dévoile pas à quiconque n’a pas fait le choix de s’y plonger corps et âme. On n’entre pas dans cet art en conservant un pied à l’extérieur. La connaissance ne peut venir que de l’intérieur. Et de ce point de vue, je terminerai en indiquant que la notion d’irimi a peut-être un sens plus profond que celui qui lui est généralement attribué dans les catalogues techniques d’Aïkido. En effet iru en japonais veut dire entrer, tout comme inito en latin, qui est en même temps le radical du mot initiation.

     

     

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  • le travail du Tanjo


    Historique du tanjo

    UCHIDA Ryôgorô (1837-1921), enseignant de haut niveau dans Shnntô Musô Ryû, a créé, semble-t-il une méthode d'auto-défense avec un bâton court (Tanjo), durant la période de Ansen (1854 -1859) (Il existe une controverse quant à l'époque exacte où cet art fut développé. Certains prétendent que c'est vers le milieu du 19e siècle, d'autres partent d'une date ultérieure.)

    A cette époque, l'influence américaine et européenne commençait à s'intensifier alors qu'apparaissaient des fissures de plus en plus grandes dans les structures d'isolationisme du gouvernement Tokugawa. il y avait quelques écoles utilisant des bâtons de différentes grandeurs, mais le Tanjo utilisé par Uchida était essentiellement un bâton de marche occidental. Entant que tel, la longueur de l'arme dépendait de la taille de son utilisateur - une personne de grande taille se munissant d'un bâton plus long. Cependant, le Tanjo mesure généralement près de 90 cm (3 Shaku) de long, et 28 mm (9 Bu) de diamètre, s'amincissant progressivement vers le bas. D'autres Tanjo étaient unidimensionnels sur toute la longueur. A l'instar de quelques autres traditions martiales concernant les armes à feu ou l'équitation, l'art du Tanjo représente une approche japonaise envers un objet importé. D'ailleurs, l'art du bâton de marche occidental fut longtemps appelé " Sutekki-jutsu ", d'une altération de la prononciation du mot anglais "stick" (bâton).

    Ryôgorô devint extrêmement habile au maniement du Tanjo. Il se mit à enseigner son art parallèlement au Jojutsu de Shintô Musô Ryû. Son second fils, Ryôhei, étudia également ces deux arts. Plus tard, il tint un rôle déterminant dans l'histoire de l'utilisation du Tanjo. En effet, au début de notre siècle, les autorités du Budô tentèrent d'élaborer des normes nationales pour divers arts martiaux. Ryôhei devint président du comité chargé de compiler une méthode normalisée du bâton court. Après maintes investigations, son comité présenta une série de 12 kata qui, avec le temps, prit le nom de Uchida Ryû Tanjojutsu. Ces techniques semblent être basées essentiellement sur la méthode de son père. On peut donc considérer que Uchida Ryû Tanjojutsu a été pratiqué et transmis au sein même de Shintô Muso Ryû comme art complémentaire depuis l'époque de Uchida Ryôgorô. son créateur.

    Jusqu'en 1978, une tablette du Rembukan Dôjô de Me Shimizu, à Tôkyô, indiquait encore l'art du Tanjojutsu sous le nom de "Sutekki-jutsu".

    Contrairement au jojutsu (ou Jodô), où les deux mains sont constamment sur l'arme, le Tanjojutsu de Uchida se pratique presque exclusivement avec une seule main contre un adversaire armé d'un sabre. Les techniques comprennent des coups, des coups d'estoc, des mouvements d'absorption et des parades, ainsi qu'un certain nombre d'autres techniques. La main restée libre est quelquefois utilisie pour donner des Atemi ou pour appliquer des clés de bras sur l'adversaire. Les Kata consistent généralement en un, deux ou trois mouvements, et requièrent une grande précision dans le "timing" et le jugement des distances.



     


     

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  • Stephan Benedetti ,enfin j'ai ! trouvé une demo ...



    http://mutokukai.com
    http://www.mutokukan.com/

     

     

    Devinez c ki ???

     

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  • l'aiki-jo:travail du baton en aikido

    Depuis toujours le bâton a été une arme primitive dont les mouvements se sont améliorés avec le temps et les affrontements. Il n’y a pratiquement pas d’écrits relatifs à l’origine du JO JUTSU, BÔ JUTSU (technique :jutsu ou jitsu, bâton :jo, bô) actuel. Mais sous NARA JIDAÏ (époque :jidaï) existait une technique appelée Kageno Nagare ou IN (négatif). Puis vinrent les formes Aïki-No-Nagare et Kage-No-Nagare, opposées mais faisant évoluer la pratique générale (bâton métallique : KANA BÔ ou TETSU BÔ, tetsu :fer, de 30 kg et de plus de 4 m). Pendant l’époque suivante du KAMAKURA JIDAÏ, la structure militaire englobe une pratique générale des arts de guerre et le bâton évolue à ce contact en appliquant des attaques et défenses contre les autres arts. La période suivante du MUROMACHI JIDAÏ voit une spécialisation des arts du BUDÔ (voie :dô, guerre :bu) et ainsi le développement les formes: le Koshi no-nawari, le Take-no-uchi-ryu, le Katori shinto ryu qui utilisaient principalement le Rokushakubô (rokukashu :1,80 m), le Hanbô (han :1/2, soit 0,90 m) et le Tanbô ou Tanjo (0,36 à 0,50 m, tan :court). Puis quelques années plus tard le Tensen-shoden katori shinto ryu unifia les écoles précédentes.

    La période SENGORU JIDAÏ qui suivit, voit l’éclatement des principes du BUSHIDÔ (voie :dô, guerrier :bushi) du fait de l’introduction des armes à feu, les arts martiaux en léthargie se réveillent, les samurai du nord pratiquent le Hozan ryu qui utilise le Rokushakubô et le Tanbô, le Bô jitsu redevenant une technique noble sur l’impulsion des maîtres du budô qui poussèrent la technique à son extrême. Le bâton n’est pas forcément cylindrique (marubô, cylindrique :maru), il peut être plus épais au milieu et avoir une section carrée (kakubô, kaku :carré), ou hexagonale (hakkakubô, hakkaku :hexagonal) dont les arêtes représentent autant de bords coupants. Les premiers bâtons (takebô) étaient probablement en bambou (take) et servaient aux porteurs comme balanciers pour le transport de marchandises (tenbinbô, tenbin :balancier). Le bâton peut être en métal (tetsubô) tels ceux utilisés par les Yamabushi (guerriers :bushi, de la montagne :yama), mesurant jusque 4 m et pesant 30 kg. Parfois des outils utilisés comme armes prolongent le bâton :nuntebô (sai à 2 pointes emmanché au bout du bâton), bôchaku (fléau pour battre le riz tel celui utilisé en occident à la même époque pour le blé, une partie courte et mobile au bout d’un bâton).L’époque suivante du EDO JIDAÏ, Muso gon no suke katsuyoshi provoqua la renaissance du jo jutsu (jo diminutif de tsue ou canne :bâton), étudiant toutes les pratiques précédentes, y incluant le Tai-jitsu (technique du corps :taï) et le Ken-jitsu (technique du sabre :ken), c’est de ces études que naît le jo actuel : 1,28 m. Sa méthode fut intégrée dans tous les Ryu (écoles) qui suivirent et en particulier dans celles étudiées par Me UESHIBA (Aioi ryu, Kito ryu, Daito ryu......) et avec la relation des principes de l’AÏKIDÔ naissant le jutsu du jo se transforma en DÔ. L’aïkijo est la pratique du bâton relatif aux déplacements et formes du corps de l’aïkidô.

    Pratiquement, le bâton donne un aspect plus martial, plus de danger d’où plus de vigilance, les déplacements et la distance sont amplifiés, avec le sabre, il a donné, du fait des contraintes imposées par ces armes, des techniques avec un sens et une forme de façon que l’on ne puisse dissocier les deux pratiques. Les pratiquants puisant dans leurs acquis physiques pour élaborer de nouvelles techniques, figeant les formes et les classifiant pour les transmettre aux générations futures, permettant de conserver ce patrimoine technique, culturel et historique. D'autres de formes de travail avec le jo sont intéressantes à étudier et même si le jo devient parfois un bô (1.80 m et plus), les techniques peuvent être adaptées à la pratique du jo de l'aïkidô.

    Chida Ryôgorô (1837-1921) a semble-t-il créé l'art du Tanjo ou bâton court, durant Ansei Jidaï (1854-1859), traditionnellement le Tanjo mesure 90 cm tel un bâton de marche et la technique qui en découle est le Sutteki-Jutsu ou technique du bâton de marche (mot d'origine anglicane :sutteki) puis il est devenu le Tanjo-Jutsu, alors que le tanbô (ou tambô) serait plutôt de 50 cm. La tradition du JO serait celle du SHINDÔ MUSÔ RYÛ JODÔ.

    La tradition du TANJO et TANBÔ (tambô) serait celle d’UCHIDA RYÛ TANJO-JUTSU

     

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